Quels sont les risques liés au jeûne du Ramadan lorsqu’on est diabétique ?

S’il s’agit du jeûne du Ramadan, on parle à la fois du jeûne mais également du rythme et du mode alimentaire complètement perturbés lorsque l’on peut manger aux horaires autorisés. Ce sont deux choses différentes qui ont chacune un risque pour le diabétique.

Durant les heures de jeûne, le patient ne peut rien ingérer, ni liquide, ni solide. S’il n’a pas pris soin de faire adapter son traitement en concertation avec son médecin, le risque encouru est essentiellement un risque d’hypoglycémie.

Au coucher du soleil, l’alimentation et l’hydratation sont de nouveau autorisées. Le risque est la surcharge d’apports alimentaires dont les conséquences peuvent être l’hyperglycémie et la décompensation métabolique aigüe chez les personnes qui prennent leur traitement à des doses parfois inadaptées, en regard de leurs apports caloriques majorés.

Prenons, par exemple, le cas d’un patient diabétique de type 2 dont la glycémie a augmenté à 3 voire 4 g/l, dans la nuit. L’hyperglycémie se manifestera par une soif intense et une envie fréquente d’uriner. Une quantité élevée de glucose circulera dans son sang et l’organisme, en manque d’insuline, ne pourra plus utiliser ce glucose pour nourrir ses cellules. L’organisme va alors dégrader les graisses pour survivre, et produire de l’acétone. L’acétone va acidifier le sang et si rien n’est entrepris, le patient va donc arriver en état d’acidocétose avec risque de coma. Il y a urgence à lui apporter de l’insuline, la plupart du temps en milieu hospitalier. Il s’agit d’une grave complication du diabète. Il existe également un risque non négligeable de déshydratation, surtout en période de chaleur. Ce phénomène peut être accentué par l’hyperglycémie (urines fréquentes et abondantes).

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