Situations d’exceptions : comment gérer son diabéte

Vous êtes malade, vous avez la grippe, de la fièvre, de la diarrhée… ? Quelles sont les conséquences pour votre diabète ? A quoi devez-vous faire attention ? Comment gérer votre diabète dans ces moments ?

Quelles sont les conséquences sur votre diabète ? Toutes les maladies, tous les chocs psychologiques importants peuvent entraîner un déséquilibre de votre diabète. Vous devez être particulièrement vigilant : fièvre, grippe, diarrhée, bronchite, abcès dentaire ou toute autre maladie, incluant les maladies graves : accident cardiaque, plaie infectée du pied… Vous devez faire preuve également d’une grande vigilance si vous prenez un nouveau médicament à base de cortisone, même en infiltration.

Est ce que vous allez ressentir que votre glycémie s’élève ? Non pas au début, mais si la glycémie monte très haut vous pouvez éprouver une soif intense, uriner souvent et abondamment, vous pouvez vous amaigrir rapidement sans savoir l’expliquer, vous pouvez aussi souffrir d’une très grande fatigue. Des nausées et vomissements sont également possibles en cas de cétose.

Deux examens sont indispensables :

Vous devez faire une glycémie au bout du doigt

Vous devez rechercher de l’acétone dans vos urines à l’aide d’une bandelette urinaire : même si votre glycémie n’est pas très haute, vous devez absolument rechercher de l’acétone dans les urines .

Quelques précautions en cas de maladie, dans tous les cas :

Vous devez bien vous hydrater donc boire abondamment, de l’eau, des bouillons par exemple surtout si, en plus de vos symptômes, vous avez de la diarrhée. Si vous vomissez toutes les boissons, vous devez être hospitalisé.

.N’interrompez surtout pas votre alimentation : vous avez absolument besoin de glucides pour éviter l’apparition d’acétone.

Soignez-vous : appelez votre médecin traitant pour qu’il vous examine et soigne la maladie qui entraîne ce déséquilibre, que vous ayez la grippe, l’angine ou la gastro … .

Joignez votre diabétologue qui pourra vous aider, il ne faut pas interrompre votre traitement mais le modifier selon les circonstances.

Surveillez-vous : vous devez posséder un lecteur de glycémie et vous en servir régulièrement, surtout dans les circonstances à risque que nous avons détaillées ci-dessus. Vous devez avoir un flacon de bandelettes urinaires (Ketodiabur ou Ketodiastix) :

Vous devez rester à jeun pour un examen, sans hospitalisation de plus d’une journée : comment gérer votre diabète ?

Vous devez avoir une « prise de sang » au laboratoire » : il s’agit du simple décalage de l’ordre d’une heure du premier repas ainsi que du traitement (comprimés ou injection d’insuline). Vous programmerez assez tôt l’examen. Vous ne prendrez aucun petit déjeuner ni aucun traitement avant cette prise de sang. Au retour du laboratoire, vous prendrez votre petit déjeuner, précédé de votre traitement habituel (comprimés ou insuline). On ne parle ici que des comprimés pour le diabète : sauf exception, signalée par votre médecin, les autres traitements doivent être pris.

Vous devez avoir dans la matinée, un examen ou un petit acte chirurgical ou un acte de radiologie et l’on vous demande de rester à jeun :

Vous avez un diabète traité sans insuline : vous n’avalerez pas vos comprimés ce matin là et vous les prendrez au premier repas autorisé dans la journée. Cela aboutit souvent à la suppression exceptionnellement autorisée des comprimés antidiabétiques du matin. Ici aussi la prise des autres traitements est le plus souvent maintenue.

Vous avez un diabète traité par insuline :

On peut distinguer plusieurs situations.

Dans un premier cas, vous décalerez à midi le premier repas et la première injection d’insuline. Mais à une condition : l’examen dont vous allez bénéficier est mineur et il est programmé tôt, ce qui fait que vous pourrez manger normalement à midi. Demandez conseil à votre diabétologue pour les nombreux cas particuliers.

Dans tous les autres cas, vous devez faire normalement les injections d’insuline après que l’on vous a posé une perfusion de glucosé. Une brève hospitalisation est alors nécessaire, par exemple en hôpital de jour ou en chirurgie ambulatoire.

Recommandation si vous avez une atteinte rénale connue et que vous devez avoir une injection d’iode avant une radiographie particulière comme un scanner « avec injection », une artériographie ou coronarographie. Dans ce cas, vous êtes plus exposé à un blocage des reins secondaire à cette injection d’iode. Si vous avez une atteinte rénale connue, vous devez donc éviter ces examens avec injection d’iode. S’ils s’avèrent indispensables, il vous faut une protection rénale particulière, essentiellement une très bonne hydratation, et vous devez également arrêter les biguanides avant cet examen car, en cas de d’atteinte rénale secondaire à l’injection d’iode, le médicament pourrait être mal éliminé, il s’accumulerait dans l’organisme, et deviendrait alors dangereux ! C’est la raison pour laquelle, à chaque examen radiologique avec injection d’iode, on vous demandera d’arrêter les biguanides un peu avant et ne les reprendre que 48 heures après, si la fonction rénale est restée normale, ce qui est le plus souvent le cas.

N.B. Les mêmes précautions concernant les biguanides s’appliquent en cas d’anesthésie générale.

Vous êtes hospitalisé pour un autre motif  que votre diabète. Quelles sont les conséquences pour votre diabète ? A quoi devez-vous faire attention ? Comment gérer votre diabète ?

Cas le plus fréquent, vous êtes hospitalisé dans un service de médecine et l’alimentation est normale, 3 fois par jour

1 – Apportez pour cette hospitalisation, votre traitement pour le diabète (comprimés ou insuline),, votre lecteur de glycémie, votre carnet de contrôle.

2 – Continuez le même traitement que d’habitude, en accord avec les médecins du service. Les biguanides seront interrompus par les médecins en cas de maladie grave (rénale, cardiaque ou respiratoire notamment) de radiographie avec injection d’iode, d’anesthésie générale.

3 – Surveillez-vous : la surveillance des glycémies capillaires est indispensable au moins 3 fois par jour, avant les repas, ou plus fréquemment en cas de déséquilibre. La recherche de sucre et d’acétone aura lieu systématiquement une fois par jour au réveil ou plus fréquemment en cas de déséquilibre.

Si votre diabète se déséquilibre :

Votre traitement comporte de l’insuline : nous conseillons de continuer vos insulines lentes habituelles qui assurent vos besoins minimaux en insuline. De l’insuline rapide avant chaque repas reste nécessaire Il s’agira ensuite de modifier les doses de rapide selon la surveillance glycémique : les besoins peuvent augmenter en cas de stress, de complications ou au contraire diminuer si les apports alimentaires sont très diminués. Si vos insulines habituelles comportent des mélanges « préfabriqués » d’insuline lente et rapide, nous conseillons de les « dissocier » pour avoir un schéma lente + 3 rapides. A la sortie de cette hospitalisation, vous reprendrez votre traitement habituel

Votre traitement ne comporte pas d’insuline : nous conseillons de mettre en route un traitement par insuline, transitoirement pour cette hospitalisation, en arrêtant les comprimés pour le diabète. On commencera par de l’insuline lente type NPH  matin et soir et si cela ne suffit pas, nous rajouterons une insuline rapide 3 fois par jour. Cette insuline sera arrêtée dès que possible et les comprimés repris.

Cas particulier d’un patient qui ne peut plus s’alimenter par la bouche, hospitalisé en réanimation ou pour une intervention chirurgicale

L’alimentation se fera par apport de glucose en perfusion  et les glycémies seront normalisées par de l’insuline administrée en intra-veineux par seringue électrique. Dès qu’une alimentation par la bouche sera possible, on se retrouvera dans le cas précédent.

Voyages : quelques conseils si vous avez un diabète traité à l’insuline

Lors d’un déplacement important, voici la liste du matériel que vous ne devez pas oublier, en ce qui concerne votre diabète :

  • Le stock d’insuline pour la durée de votre séjour, en rajoutant une dizaine de jours « de sécurité »
  • Si vous utilisez un stylo à insuline (non jetable) avec des cartouches, procurez-vous une seringue « de secours » que vous utiliserez pour faire vos injections en cas de panne de votre stylo. Avec lcette seringue, vous piquererez directement dans la cartouche.
  • Si votre traitement ne comporte pas d’insuline rapide, il est prudent d’en prendre pour pallier un éventuel déséquilibre (voir les chapitres Hyperglycémie Acétone Maladie ci-contre)
  • Les aiguilles à insuline, le lecteur avec des piles neuves ou de rechange, les bandelettes sanguines, les bandelettes urinaires pour la recherche de l’acétone.
  • Votre ordonnance d’insuline (et autres médicaments) en cours de validité.

Le voyage en voiture :

Attention à l’hypoglycémie au volant surtout si vous ne ressentez pas bien les premiers symptômes de l’hypoglycémie : vérifiez votre glycémie au départ puis lors des pauses toutes les 2 heures, qui vous permettront de prendre des collations en fonction des chiffres glycémiques. Ayez à portée de main de quoi vous re-sucrer. N’hésitez pas à baisser un peu les doses des insulines qui agissent pendant la durée du voyage.

Vous pouvez transporter votre insuline dans le coffre de la voiture. Evitez bien sûr de la mettre dans les zones les plus exposées à la chaleur. Quand vous arriverez à destination, rangez vos insulines au réfrigérateur.

Le voyage en avion et les contrôles de sécurité :

Mettez  votre traitement dans votre bagage à main plus qu’en soute; en fait l’idéal serait de mettre également un traitement « de secours » en soute (l’insuline ne gèle pas dans votre valise voyageant en soute). Vous n’aurez aucun problème pour les contrôles de police et de sécurité si vous avez votre ordonnance en cours de validité. Si vous êtes très anxieux vous pouvez demander à votre médecin un certificat en anglais, mais ce n’est pas une obligation, sauf pour les patients porteurs d’une pompe à insuline.

Le voyage en avion et les décalages horaires :

Le problème se pose pour des décalages supérieurs à 3 heures. Vous ne changerez votre montre qu’à l’arrivée. Cela vous aidera à gérer votre diabète. Si vous faites de l’insuline rapide avant chaque repas (même en mélange), alors vous n’aurez aucun problème : vous continuez à faire des rapides avant les repas, qu’il y ait un repas de plus ou un repas de moins dans la journée de voyage. Si vous n’avez pas d’insuline rapide, mais uniquement de l’insuline lente : pour le voyage d’est en ouest, il faut ajouter une injection d’insuline rapide pour compenser l’allongement de la journée ; pour le voyage d’ouest en est , la journée est réduite : la première injection de lente au moment du départ sera remplacé par une rapide. Vous pouvez demander conseil à votre diabétologue avant votre départ.

Les insulines vendues à l’étranger : partout dans le monde, vous trouverez de l’insuline rapide et de l’insuline lente qui peuvent se substituer en cas d’urgence (perte, vol…) à vos insulines habituelles. Si elles vous sont vendues en flacon, il faut acheter en même temps les seringues adaptées à la concentration de ces flacons. En effet, dans la plupart des pays du monde, l’insuline est à 100 u/ml mais il peut encore subsister, dans certains pays, de l’insuline à 40 u/ml : peu importe, il faut juste avoir les seringues adaptées à cette concentration pour qu’une unité prélevée corresponde bien à une unité réelle.

Les règles pour un séjour à l’étranger sont les mêmes, que vous soyez diabétiques ou non : ceci concerne les vaccinations, la trousse de secours, la stérilisation de l’eau de boisson, la prévention vis à vis du paludisme… tout dépend de la destination et des conditions d’hébergement.

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