Les comprimés

Les biguanides s’appellent chez le pharmacien Glucophage, Diabamyl, Metformine ou Stagid : la molécule active est dans tous les cas de la Metformine

Comment agissent-ils ? Ils aident l’insuline à agir au niveau des cellules, (muscle et graisse), et diminuent la fabrication de sucre par le foie. Ce sont des médicaments anciens mais actifs et dont l’intérêt est certain.

Quels sont les effets secondaires, ou effets indésirables ? Il n’y a pas de risque d’hypoglycémie, mais parfois ils entraînent des troubles intestinaux comme des nausées ou de la diarrhée.

Quels doivent être les précautions à leur emploi ? Ils ne sont pas toujours indiqués à un âge très avancé, ou s’il existe une maladie rénale (augmentation de la créatinine), hépatique ou cardio-vasculaire. Ils doivent être arrêtés avant toute intervention chirurgicale, avant tout examen radiologique comportant une injection intraveineuse de produit de contraste (urographie intraveineuse). Dans toutes ces situations, le médicament est mal éliminé (ou pourrait l’être), et s’il s’accumule dans l’organisme il pourrait devenir dangereux !

Quelques petits trucs

  • Essayer de prendre les comprimés à la fin du repas si la tolérance digestive est mauvaise
  • En cas de diarrhée, recherchez la plus petite dose de médicament tolérée. D’ailleurs on est jamais pressé : vous devriez commencer par un seul comprimé et augmenter tout doucement de semaine en semaine jusqu’au nombre de comprimé prescrit.
  • Dans la majorité des cas l’intolérance digestive est transitoire.
  • S’il n’est pas commode pour vous de prendre votre cachet du midi, prenez le avec la dose du soir!

 

Les sulfamides s’appellent chez le pharmacien Daonil ou Euglucan ou Glibenclamide, Amarel ou Glimepiride, Diamicron ou Gliclazide, Glibenese, Glutril, Minidiab, Ozidia

Comment agissent-ils? ils aident le pancréas à fabriquer davantage d’insuline. Ils stimulent donc la sécrétion d’insuline. Leur risque est de dépasser leur but, c’est à dire de créer une hypoglycémie.

Quels sont les effets secondaires, ou effets indésirables ? Il existe peu d’effets secondaires hormis le risque (cité ci-dessus) d’hypoglycémie. Celle-ci se traduit par un malaise général, survenant surtout en fin de matinée ou en fin d’après-midi, surtout si vous venez de faire un effort inhabituel. Tout d’un coup, surviennent des sueurs, des tremblements, des palpitations. Ces malaises hypoglycémiques donnent faim et empêchent de bien suivre le régime. Ils sont parfois dangereux, par exemple au volant d’une voiture. C’est pourquoi l’usage de ces médicaments doit être entouré de précautions.

Quels doivent être les précautions à leur emploi ? I

Il faut avoir un appareil de mesure des glycémies qu’on appelle un lecteur de glycémies : pour savoir si votre glycémie ne baisse pas trop, vous devez de temps en temps, vérifier votre glycémie au bout du doigt avant les repas, en particulier le soir, moment fréquent des baisses. Il est très important de bien faire ces contrôles en début de traitement, ou lors d’un changement de dose. Faites un contrôle supplémentaire si vous ressentez un symptôme inhabituel.

La posologie des sulfamides doit être très progressive. Évitez la prise simultanée d’alcool. Baissez ou supprimez votre dose si vous prévoyez de sauter un repas ou de faire un exercice physique important et inhabituel.

Quelques petits trucs :

  • Il faut toujours avoir du sucre sur vous, surtout en dehors de chez vous : quand vous partez faire des courses, aidez le voisin à déménager, ou allez passer la tondeuse dans le jardin, etc. C’est lors de ces efforts inhabituels que le risque d’hypoglycémie est maximum.
  • Si vous faites un régime pour perdre du poids, l’apparition de petits malaises sous sulfamide hypoglycémiant sont le signe que vos glycémies baissent très bien. Cela ne signifie pas que vous en faites trop et qu’il faut arrêter le régime. Mais bien sûr, vous devez, d’une part prendre du sucre (deux morceaux au moment du malaise) et d’autre part baisser désormais vos doses de sulfamides (vous divisez les doses par deux ou, si vous n’êtes pas sûrs, vous téléphonez à votre médecin).
  • S’il n’est pas commode pour vous de prendre votre cachet du midi, prenez le avec la dose du soir!

 

Les glitazones sont maintenant interdites en raison de leurs effets secondaires : il s’agissait de l’ Actos (Pioglitazone Competact) et de la Rosiglitazone (Avandia Avandamet)

Comment agissent-ils? ils favorisent l’action de l’insuline et permettent aux muscles de brûler les sucres plutôt que les graisses. Ils diminuent l’insulinorésistance, en rendant l’insuline plus active.

Quels sont les avantages ? n’agissant pas sur la sécretion d’insuline, ces médicaments n’exposent donc pas au risque d’hypoglycémie. Leur mode d’action est très séduisant.

Quels sont les inconvenients ? ils réduisent peu l’HbA1c, ils entraînent une prise de poids et présentent un risque cardiaque et d’autres effets secondaires : infarctus du myocarde, fractures osseuses, atteinte hépatiques, anémie, Å“dème maculaire, cancer de la vessie….La Rosiglitazone qui a été commercialisée en 2002, est retirée du marché en 2010 et la Pioglitazone a été suspendue en 2011 en raison de ces risques trop importants.

les autres comprimés en dehors des biguanides et des sulfamides :


Les incrétino-mimétiques

Pour comprendre leur mécanisme d’action :Les incrétines sont des substances libérées au début des repas qui stimulent la sécrétion d’insuline. C’est le repas qui déclenche leur libération. Parmi les incrétines, le GLP-1 est libéré par le tube digestif quand le repas arrive. Il stimule la sécrétion d’insuline, inhibe la sécrétion du glucagon (hormone hyperglycémiante), ralentit la vidange gastrique et induit une sensation de satiété. Elles sont très proches des autres insulino-sécréteurs comme les sulfamides hypoglycémiants, en moins puissants.

Les analogues du GLP-1 sont commercialisés sous le nom de Byetta (la molécule s’appelle Exenatide) ou Victoza (Liraglutide). Ces médicaments se prescrivent en injections sous-cutanées, comme l’insuline. Une injection par jour pour le Victoza et deux pour le Byetta. Ils se prescrivent en complément des antidiabétiques oraux jugés insuffisamment efficaces.

Les avantages :

  • Ces médicaments entraînent une perte de poids
  • Certes il s’administrent en injection sous cutanée mais toujours à la même dose (on ne recherche pas la dose comme pour l’insuline)
  • Ils donnent très rarement des hypoglycémies.

Les inconvénients :

  • Des nausées ou vomissements sont fréquents
  • On ne connaît pas encore tous les effets secondaires à long terme, car les molécules sont trop récentes, mais des pancréatites ont été décrites
  • Des injections quotidiennes en sous-cutanée sont nécessaires
  • Il faut que le pancréas fabrique encore suffisamment d’insuline
  • Ce sont des produits innovants donc chers

Les inhibiteurs de la DPP4 (les enzymes qui dégradent le GLP-1) stoppent la destruction des incrétines. Les médicaments (en comprimé) s’appellent Januvia ou Xelevia (Sitagliptine), Galvus (Vildagliptine)  ou Onglyza (Saxagliptine). Ces molécules existent également en un comprimé qui contient également de la Metformine : Janumet (Sitagliptine + Metformine) et Eucréas (Vildagliptine + Metformine)

Les avantages : ils sont d’un emploi facile car ils se prennent par la bouche, et ont peu d’effets secondaires décrits pour le moment. Ils n’entraînent pas de prise de poids, et peu d’hypoglycémies.

Les inconvénients : leur efficacité est modeste pour une molécule coûteuse.

On ne connaît pas encore les effets indésirables à long terme de cette classe thérapeutique, ni exactement sa place.

Les inhibiteurs des alphaglucosidases s’appellent chez le pharmacien Diastabol et Glucor

Cette classe médicamenteuse est nettement moins puissante que les biguanides et sulfamides. Ils diminuent l’absorption dans l’organisme des sucres que vous avalez (l’absorption, c’est le passage du sucre depuis l’intestin vers le sang). Ainsi la glycémie (sucre dans le sang) monte moins haut après le repas. Les sucres restent bloqués dans le tube digestif, entraînant alors des effets indésirables, ballonnement et gaz : ainsi plus le médicament est efficace, moins il est supporté. Cela rend son utilisation difficile.

Les glinides s’appellent chez le pharmacien Novonorm

Ce sont des médicaments qui agissent comme les sulfamides, mais ils agiraient théoriquement moins longtemps, avec un risque moindre d’hypoglycémie. Tout cela est très théorique et vous pouvez assimiler cette classe thérapeutique à la précédente, les sulfamides. Reportez vous donc à cette page pour les précautions d’emploi…

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